Innovation

Selon Kahn (2018), l’innovation est un résultat, mais elle est aussi un processus, et un état d’esprit. Dépendante des points de vue, des personnes, et des époques, l’innovation peut être perçue comme positive ou négative (Coad, 2020). Elle peut prendre différentes formes (Alter, 2010) : l’adaptation aux politiques institutionnelles, la construction collective ou le dogme. Il s’agit d’un enjeu incontournable dans nos sociétés d’aujourd’hui. Elle se présente comme un élément nécessaire, voire comme un idéal à atteindre (Gaglio, 2021). Les objectifs décrits actuellement sont l’innovation pérenne, réalisée avec des moyens durables et permettant de viser l’excellence (d’un produit, d’un procédé).

Elle est décrite par Schumpeter comme étant la « destruction créatrice » : lorsque l’on innove, on invente et on crée, tout en bousculant, ce qui existait déjà. Il s’agit plus d’un processus que d’un état : elle est dynamique et en interrelation avec les différents acteurs et l’environnement institutionnel, politique, économique. Son caractère créatif et inventif amène l’innovation à être en conflit avec l’ordre établi avant de devenir (ou non) une norme. Elle fait face aux résistances des garants de l’ordre établi, qu’ils soient institutionnels ou sociaux. Les acteurs de l’innovation doivent donc être en mesure de gérer ces résistances et d’assurer les transformations.

Selon l’INSEE, l’innovation concerne les produits (biens ou services), ou les procédés (exemple : organisation des procédures, logistique, organisation des systèmes de communication). Elle peut être qualifiée de visible, palpable et connue de tous : il s’agit de l’innovation qui est diffusée sous forme de produits, de services, ou encore de procédés. Mais elle peut aussi être invisible, appelée « dark-innovation », difficile à évaluer avec les outils classiques, mais non moins importante dans la transformation de nos sociétés (Edwards-Schachter, 2018).

L’innovation en pédagogie est une innovation de procédés. Elle se fait de manière à répondre aux injonctions politiques, et tend à avoir un impact sur les processus motivationnels et de professionnalisation. Elle repose aussi sur les circonstances sociétales, et le développement des nouvelles technologies. Selon Bédard et Raucent (2015), l’innovation pédagogique doit donc se faire en tenant compte de trois enjeux majeurs : 

        Les conditions administratives, institutionnelles et politiques 

        Les tensions susceptibles d’être entraînées au sein de l’institution

        L’importance de la pérennité des projets innovants.

Notre objectif est d’innover en permanence, afin de servir votre cursus, mais aussi de vous pousser à être innovant, tant dans le cursus entrepris, que dans votre vie professionnelle future.

 Références :

Norbert Alter, l’innovation ordinaire, 2015

Gérard Gaglio, Sociologie de l’innovation, 2021

Alex Coad et al., Editorial: the dark side of innovation, 2020

Kenneth B. Kahn, Understanding innovation, 2018

  1. Edwards-Schachter / International Journal of Innovation Studies 2 (2018) 65e79

https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1182

Auteur : A. MADI,  SOIAF – 2022