Auto évaluation
Lors du colloque de l’ADMEE en 1988, l’autoévaluation est mise en évidence comme moyen de régulation cognitive et comme outil de développement de l’autonomie de l’apprenant. Cette méthode d’évaluation est également le vecteur de régulation de la formation et de développement de la réflexion.
Vial (1995) propose que l’évaluation soit un processus de questionnement personnel de son action et de ses effets. Ceci à distance de l’action de formation permet de revenir et de se donner un temps de réflexion sur l’action et ses effets.
Cette procédure s’entend donc avec une temporalité suffisamment éloignée de l’action, l’engagement des parties participantes à l’action de formation, et l’utilisation d’outils servant de référence, externes à la formation. Campanale parle ainsi d’”autoévaluation médiatisée par une instrument.”
Les trois situations d’autoévaluations instrumentées sont pour Allal (1999) : l’auto-évaluation stricte, l’évaluation mutuelle entre pairs et la co-évaluation apprenant-formateur.
Mais de quoi parlons-nous concrètement ? Les rapports, les comptes rendus de stage, le portfolio, les analyses en groupe des pratiques sont les dispositifs qui concourent à l’autoévaluation. Pour les formateurs, bien que faisant partie intégrante du programme de leur formation, l’autoévaluation est souvent perçue comme une crainte, une difficulté redoutée. Pour autant, cet outil contribue à l’autonomie du futur professionnel formateur.
Pour Campanale, l’autoévaluation devrait être positionnée dans un espace protégé, permettant le développement de l’hésitation, de l’exploration, de la confrontation à l’échec. Le risque est de mettre en lien l’auto évaluation à l’évaluation formative ou certificative.
Cette possibilité viendrait biaiser les objectifs de l’autoévaluation. L’accompagnement de l’étudiant par le formateur permet de donner une distance à ce risque et par là même, favorise la co-construction des contenus de formation et des référents d’une profession.
Pour Vial, l’évolution de l’autoévaluation se réalise autant dans une logique de vérification que dans l’analyse de l’écart entre les objectifs annoncés et la perception des apprenants.
Références :
Vial Michel. Nature et fonction de l’auto-évaluation dans le dispositif de formation. In: Revue française de pédagogie, volume 112, 1995. Didactique des sciences économiques et sociales. pp. 69-76;
Roy, M. (2019). Compte rendu de [Laveault, D. et Allal, L. (dir.). (2016).
Assessment for learning: Meeting the challenge of implementation. Bâle, Suisse:
Springer]. Mesure et évaluation en éducation, 42(1), 121–129.
https://doi.org/10.7202/1066600ar
Françoise Campanale, Xavier Dejemeppe, Sabine Vanhulle, Frédéric Saussez,. chap. 12. Dispositifs d’autoévaluation socialisée en formation : une contrainte pervertissante ou une opportunité transformatrice ?. L. Paquay; C. Van Nieuwenhoven; P. Wouters. L’évaluation, levier du développement professionnel ?, De Boeck Université, pp. 193-205, 2010. ⟨hal-01172736⟩
Auteur : F ROUVIERE, SOIAF – 2022